Sur les traces des moines de Saint Vivant

Hier, à Rio, « le Messi » a été attendu, en vain... Mais aujourd’hui, sous la houlette du père de Foucaud, quelques fidèles de la marche nordique - frère Jean-Emmanuel, sœur Laurence, sœur Josiane, sœur Odile, frère Loïc, frère Michel et frère Patrick2 - effectuent un pèlerinage à l’abbaye de Saint Vivant. Les bâtons des pèlerins ont reçu la bénédiction des prêtres Leki, OneWay, Nordix et Gymna Stick. Le révérend KTrail a même béni les bâtons de frère Loïc, malgré la présence d’élastiques de chez Kiabi et de bretelles de soutien-gorge Darjeeling sur ses dragonnes...

Le site où ils se rendent est l’un des derniers témoins du fantastique passé viticole de la Bourgogne : l'éperon de Vergy, situé près de Vosnes-Romanée, Chambolle-Musigny et Gevrey-Chambertin. Pour de plus amples informations sur les vertus thérapeutiques de ces villages mythiques, demandez à frère Patrick2...

Devant le petit cimetière de Concoeur et Corgoin, et afin d’éloigner la pluie menaçante, certains murmurent en silence quelques psaumes pendant les échauffements menés de main de maître par frère Jean-Emmanuel. Puis, avec recueillement, moines et moniales s’élancent dans cette première montée, véritable « chemin de croix », en direction des ruines de l’abbaye.

Pendant tout le Moyen Age, la colline de Vergy est le siège d’une importante forteresse, qui tiendra un rôle important dans l’histoire de la Bourgogne et du royaume de France avant d’être détruite sur ordre du roi Henri IV. De cette forteresse des « Sires » et « Preux » de Vergy, aussi importante que la citadelle de Carcassonne, nos ecclésiastiques d’un jour ne verront que quelques vestiges : les restes d’une tour, un puits recouvert de mousse, une entrée de cave voutée...

La position de cette butte solitaire est faite pour attirer tant les chevaliers que les moines. La procession monastique poursuit son ascension sur les traces du chemin emprunté jadis par les moines pour se rendre de l’abbaye à leur « cuverie » de Vosnes-Romanée. L’œnologue frère Patrick 2, authentique spécialiste en vins liturgiques et aromatiques, rappelle que c’est aux moines de Vergy que l’on doit la notion de « terroir » et les prestigieux « clos » de la côte bourguignonne.

Le rythme, jusque-là soutenu, ralentit quelque peu. Dans la montée vers l’église Saint Saturnin, une couleuvre croisée sur le chemin donnera à sœur Josiane un bel élan de ressources qu’elle conservera jusqu’à la fin.

A Reulle-Vergy, surprise devant la charmante mairie-lavoir... Frère Michel, qui a vu des verres de bourgogne disposés sur des tréteaux et un cochon de lait qui tourne, impudique, sur sa broche, s’écrie : « Ravitaillement !  Oh, merci mon père ! »... Bon, le ravitaillement n’est pas obligatoire et pas très catholique. Les fidèles s’en passeront.

Le groupe œcuménique repart. A la sortie du village, sœur Josiane craint à nouveau de s’égarer. « C’est là que ça se complique... » dit-elle. Se serait-elle déjà égarée dans cette  forêt de Mantuan ?? Le chemin regrimpe dur. Frère Michel, sœur Odile, frère Loïc et le père, « mettent du charbon, sans s’occuper des signaux,», histoire de faire un peu marcher le cardio.

Après quelques détours, sur une grande et large ligne droite propice à des accélérations, le père, un peu en retrait, laisse s’envoler frère Jean Emmanuel, sœur Odile, frère Michel et frère Patrick2. Il sait qu’il faut tourner à gauche bientôt et que ces échappés vont louper le carrefour... Gagné ! Non mais, qui c’est le chef ici ?

Allez, les premières maisons de Concoeur apparaissent. Sœur Josiane, qui aperçoit les voitures, respire. Ils n’ont pas eu la pluie et ne se sont pas perdu.  

Le « yogi tea au gingembre » de frère Loïc, le « thé Maté » de sœur Josiane et le délicieux gâteau aux pommes de la mère supérieure Bernadette attendent les pèlerins qui commettront péché de gourmandise. Mais, comme disait H. de Balzac : « La gourmandise, le péché des moines vertueux... »

Le « chemin de croix » est ICI. http://www.visugpx.com/?i=1405358443