Rente de Chamerey sous la pluie
Il fallait être fou ce matin pour affronter la pluie... Josiane, Jean-Pierre et moi sommes en effet prêts pour une marche nordique au départ du « bout du monde », le village de Flavignerot, sous une pluie incessante.
Jean-Pierre a sorti son poncho rouge ramené de Chine, Josiane a mis le parka ad hoc et j’ai enfilé le vêtement respirant Uglow qui m’a bien servi à l’Ultra Marin de Vannes.
La descente vers le Bois de la Mialle est un peu glissante et il faut prendre garde sur les pierres et racines. Heureusement, ça remonte bien ensuite vers le col de la Toppe où l’on retrouve le GR7 « Vosges/Pyrénées » et le redoutable « Sentier Jean Sage ». Nous prenons le GR et nous voici à la rente de Chamerey, gite d’étape. Des lyonnais, qui ont sans doute passé la nuit ici, sont installés devant café, lait, pain grillé, beurre et confitures. On s’invite ?...Refuge au milieu de nulle part, cette « rente » est une ancienne ferme qui recèle plus de neuf siècles d’histoire. Chapeau, au passage, à celles et ceux qui s’occupent de ce gite, très bien entretenu.
Toutes heureuses sous la pluie, de nombreuses limaces rouges et noires, en ballade, viennent à notre rencontre. Soucieux que nous sommes de respecter l'environnement et la biodiversité, nous zigzaguons entre les gastéropodes pour éviter des plantés de bâton malencontreux. Contrairement à l'escargot, qui jouit d'un haut prestige gastronomique, économique, symbolique, littéraire, voire philosophique, la limace inspire une répulsion mêlée de dédain. Je voudrais ici réparer cette offense...Il serait absurde de se délecter de l'escargot, fut-il bourguignon (je préfère la « cagouille » charentaise), et de rejeter le goût délicat de la limace. Celle-ci en effet recèle, parait-il, des qualités gustatives insoupçonnées. Selon des gastronomes émérites, la limace se marierait à la perfection aux plus grands crus bourguignons. Allez, Jean-Pierre, prépares tes fourneaux et Patrick2 saura bien nous trouver quelque breuvage approprié...!
Nous reprenons le chemin du retour vers Flavignerot, toujours sous la pluie. Tiens, si on prenait ce chemin-là sur la droite plutôt que sur la gauche, que nous n’avons jamais pris ? Il va vers Fixin...Pas grave, on bifurquera bien à un moment. Effectivement, nous retrouvons le balisage jaune qui ramène vers Flavignerot, à travers le Bois de la Jeune Ronce. Finalement cette variante s’avérera très intéressante. A refaire par temps sec, sans zigzaguer entre limaces et escargots.