L'ail des Ours et le muguet de Marsannay

C’est au célèbre « Sapin du Garde », que nous nous rendons en cette matinée d’avril pour une marche nordique sous le signe du muguet et de l'ail des ours. Capuches K-way, guêtres, ont été enfilés à titre de précaution.

Un coucou gris, une mésange bleue, un pouillot siffleur et une grive musicienne nous accueillent de leurs chants joyeux. Le faucon pèlerin (1) qui niche dans les falaises toutes proches, se fait plus discret. Il peut voler, le bougre, jusqu’à 125 fois plus vite que nous marchons ce matin...En avant donc dans le « sentier André Marceaux », au milieu des chênes rouges, hêtres, charmes et trembles.

La « Combe Grands Vaux» est franchie allègrement et nous nous retrouvons au milieu de champs jonchés d’ail des ours (2) et de muguet, dont quelques délicates clochettes commencent à poindre. C’est bon signe tout ça !

Mais connaissez-vous l’histoire authentique du muguet porte-bonheur ? Nous sommes sous la Renaissance. Le roi Charles IX et sa mère Catherine de Médicis se voient offrir un brin de muguet par un chevalier un tantinet lèche-cul. Le jeune roi, charmé, décide d'en offrir à toutes les dames de la cour, puis à la population. C’est qu’il aime bien son peuple, le Charly 9, du moins ce qu'il en reste après le massacre de la Saint Barthélémy.

Le problème, c'est que le peuple, qui crève de faim, prend le muguet pour de l’ail des ours (2) et commence à le balancer dans la soupe. Hommes, femmes, enfants, vieillards, tout heureux, se jettent sur cette pitance royale. Sauf que, le muguet c'est un puissant bouillon d'onze heures ! Et, rapidement, tout le monde est pris de nausées et de vomissements.  On devient violet, tétanisé, on se met à suffoquer et à tomber les yeux révulsés. C’est une hécatombe…

Fort heureusement aucun d’entre nous ne goûtera au muguet ce matin, pas plus, d’ailleurs, qu’à l’ail des ours (2).

Tient, si on délaissait le « Chemin Stratégique » qui nous ramènerait trop vite au Sapin du Garde ? Rallongeons donc un peu en direction de Couchey. Nous prendrons la Combe Pévenelle et le Chemin des « Petits Pois », pour le retour.

Le Château de Marsannay surgit soudain devant nous. Les champs de vigne des « Favières », des « Grasses Têtes », des « Echezeaux » sont bientôt en vue. Qu’elle est belle cette vigne, juste taillée « en Guyot » (3) et nous rappellent que les « Climats de Bourgogne » sont toujours en course pour le Patrimoine Mondial de l’Unesco (4)

Ce parcours « Pataras » aurait pu être spécialement tracé pour la marche nordique tant les chemins sont larges, propres et souples, assurant un planté de bâtons que même le célèbre moniteur savoyard coach de Michel Blanc  – alias Jean-Claude -  aurait apprécié, dans « Les bronzés font du ski ».

(1)    Le faucon pèlerin, qui a élu domicile dans la forêt de Marsannay,  est l’oiseau le plus rapide du monde : jusqu’à 625 km/h pour des piqués à haute altitude. Allez, Pat’One, Paulo  et Jeb, vous pouvez vous accrocher !

(2)    Voici quelques recettes à base d’ail des ours : http://recettes.de/ail-des-ours  

(3)    C’est la taille la plus répandue en Bourgogne :   http://www.jardinier-pro.com/taille-de-la-vigne/#

(4)    Du 23 au 31mai 2015 : semaine des climats de Bourgogne http://www.climats-bourgogne.com/fichiers/programme-climats-14042015-bd_1429105266.pdf