Rando "rugby" à Messigny.

Alors que la réforme du brevet des collèges est en marche, c’est aujourd’hui la marche pour le brevet du randonneur. Christiane, Jean-Pierre, Laurence, Sébastien, Jean-Emmanuel, Patrick, Fred, Brigitte et moi sommes fidèles à cette manifestation, organisée par le Club Alpin Français et qui, cette année, se passe à Messigny.  

La coupe du monde de rugby bat son plein en ce moment. Aujourd’hui, à défaut de « faire chanter le cuir » comme disent les rugbymen, nous allons « faire chanter les bâtons », tout en « respectant les fondamentaux » de la marche nordique.

« Flexion, Touchez, Jeu ! » le coup d’envoi est donné pour les 25 km. Jean-Emmanuel et Sébastien opèrent quelques « cadrages débordements » et se retrouvent vite aux avant-postes, comme c'est souvent le cas.

Jean-Pierre et moi cherchons de suite à jouer dans les intervalles et à nous extirper de la mêlée des marcheurs de tout poil, « côté fermé ».

Nous jouerons au poste de « deuxième ligne », alors que Laurence et Christiane seront « troisièmes lignes ».  Le talonneur Patrick, qui aussi un excellent « gratteur » est dans la marche de 15km avec Brigitte et Fred.

Ça part vite et ça pousse dur sur les bâtons. Le dénivelé est conséquent et le terrain rendu un poil glissant par la pluie d'hier. « Reste bien sur tes appuis, Sergius ! » me dis-je. Voilà un petit passage taillé dans la roche. La hauteur est limitée mais je ne risque pas grand-chose, vu ma taille à la Jacques Fouroux (1,68 m avec les crampons). Par contre, pour Jean-Pierre, avec son gabarit à la Pascal Papé, il faudra qu’il se baisse, lui. Et ben il ne se baisse pas assez, Jean Pierre ! Résultat : « saignement ! ».  Mais pas de sortie, l’arbitre n’a rien vu.

Plusieurs marcheurs nous abordent : « C’est de la marche  nordique ? », « C’est en quoi les bâtons ? »… Un marcheur très bavard s’approche de Jean-Pierre, presque au contact, dans une zone proche du précipice. Je m’éloigne prudemment et je passe devant. Soudain, j’entends un bruit de chute Je me retourne, Jean Pierre est au sol. Le bavard aurait-il fait un « plaquage cathédrale » sur mon coéquipier ? Jean-Pierre se relève sans problème. Il sera quitte pour quelques « bleus ». Par contre l’un de ses bâtons aura moins de chance. Cassé le Leki !  Je n’ose pas annoncer que « la cabane est tombée sur le chien », car je pense qu’il n’apprécierait pas, Jean Pierre…  Au contraire, j’essaie de le réconforter en lui disant qu’il vaut mieux casser un bâton que de se casser le péroné.

Allez, pas question d’abandonner. Comme on dit dans le sud-ouest, « c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses », (c’est pas encore plié) et « La jument n’a pas encore tourné le dos au foin » (Rien n’est joué) ! « Sortons les casques à pointes » et allons au charbon pour « remettre l'église au milieu du village» (remettre tout en ordre) comme disait Pierre Albaladejo.

On va se faire un « regroupement ». Voilà une marcheuse qui cavalle comme un trois quart aile, devant nous, sans bâton. On fait la jonction. Elle sort d’une rupture du tendon d’Achille, mais c’est une sportive. Nous continuerons avec elle jusqu’à l’arrivée, nous encourageant les uns les autres.

Messigny est en vue. Nos deux fidèles piliers, Jean-Emmanuel et Sébastien, sont déjà arrivés. Récupérons nos diplômes bien mérités, nos bandanas et coupons de réduction (montant de la réduction inconnue…) et grignotons un peu.

L’équipe B arrive à son tour et, une fois n’est pas coutume, Patrick est en dernière position derrière Brigitte et Fred…Allez les petits, en route pour la troisième mi-remps !

Bravo aux organisateurs et bénévoles pour ce 65^ème brevet du CAF.