Comme en 14 à Noiron Sous Gevrey

Ce n’est pas en forêt de Compiègne que nous allons commémorer l’armistice, en ce 11 novembre, mais en forêt d’Izeure, à Noiron sous Gevrey. Nous irons sur les terres du capitaine Paulo qui n’a pas revêtu l’uniforme « bleu horizon » assorti à ses bâtons, comme la semaine dernière. Dommage !

Le capitaine Paulo, l’adjudant Pat’One, le première classe Séverine, la brancardière Josiane et les poilus Jean-Pierre et Sergius vont se lancer dans une grande offensive de marche nordique, sur le front Est de Dijon.

L’antique fusil Lebel et la baïonnette ont fait place aux redoutables bâtons verre-carbone. La musette modèle 1892 de 25 kg a été remplacée par un sac ultra léger type Décathlon. A la capote archaïque de toile bleu et au pantalon rouge garance du fantassin ont succédé collants et vêtements techniques, un poil plus appropriés. Les lourds brodequins ont été troqués par les chaussures de trail 2015.  

Nous voici partis, la fleur au fusil, suivant le capitaine Paulo, dans un brouillard qui aurait sans doute inspiré Roland Dorgelès, à jamais marqué par la violence et l’indifférence de la Grande Guerre.

Nous restons sur nos gardes, car quelques coups de fusils claquent ci et là, me faisant regretter de ne pas avoir mis mon coupe-vent fluo orange avec LED  incorporées. Nous croisons d’ailleurs un ennemi potentiel, un chasseur de bécasse armé d’un Verney Caron superposé calibre 12 et accompagné d’un magnifique braque allemand.

Nous arrivons dans  la « forêt du millénaire » (1) plantée en 1998 par les  moines en prévision du millénaire, en 2098, de l’abbaye de Citeaux. Nous reviendrons donc à cette date pour voir si les arbres ont poussé.

Nous prenons le GRP dit « Sur les traces des moines de Citeaux » et longeons le canal de la « Sans fond » ou « Cent Fonts » (2) qui date du XIIIe siècle. Les moines cisterciens avaient remarqué que la rivière avait un débit peu élevé mais constant. Ils décidèrent donc de la dériver pour répondre aux besoins en eau des hommes et des animaux.

Sand Fond ou Cent Fonts, gaffe en tout cas à ne pas rejoindre les beaux poissons et ragondins qui peuplent cette rivière.

En ce 11 novembre à 11h, comme en 1918, volées de cloches et sonneries de clairon annoncent la fin des hostilités. Il est temps de renter au GQG du capitaine Paulo ou nous attend de petits gâteaux portugais, bien réconfortant, après une marche de plus de 16 km.  

1. 12 000 arbres de plus de 70 variétés différentes ont été plantés
2.  « Sans Fond » ou « Cent Fonts » : le nom proviendrait de Cent fontaines dû aux nombreuses sources qui alimentent la rivière