Les diableries de Plombières les Dijon

La marche d’aujourd’hui doit se dérouler au départ de Plombière, entre les combes Fontenotte, Cigey, Torcy, Rondot et Lancy, sur un parcours de 12 km avec un dénivelé de 350 m, que je me suis démené à préparer,  « comme un diable », sur Open Runner et MyTrails. J’ai vérifié : à Plombière, les chasses en battue sont prévues pour le 12 et le 19 décembre, selon le site officiel, et pas pour le 5 décembre

Christiane et Jean-Emmanuel donnent le rythme. Ils ont le diable à leurs trousses ! Après avoir gravi la belle côte de la combe de Champ Moron, nous nous dirigeons d’un bon pas vers la ferme de La Pérouse, qui a appartenu à ce diable de navigateur, Monsieur de la Pérouse (3), explorateur du Pacifique.

Mais de mauvais esprits rôdent dans les environs. La maléfique « Dame Blanche » (1) et Belzébuth en personne, qui a ses entrées non loin d’ici (2), se sont ligués pour nous enquiquiner. En effet, contre toute attente et encouragés  par  le sanglier de 176 kilos qu’ils ont abattu récemment, nos amis chasseurs sont venus en nombre dans le Bois des Pisseux. Car c’est bien de la chasse au gros qu’il s’agit.  Même si nous ne faisons pas le poids (aucun d’entre nous ne pèse 176 kg), personne ne souhaite être pris pour un marcassin. Un repli stratégique s’impose. « Satan bête Sergius ! »,  pensez-vous tout bas... Mais laisse, Lucy faire ! ce sera bien le diable si on ne trouve pas un autre chemin pour continuer notre marche.  

Nous partons en  direction de la ferme-manoir fortifiée de Champ Moron qui faisait partie du domaine des Ducs de Bourgogne. Aïe !  « Chemin privé », « Attention chasse », « Passage interdit »…  mais il doit être toléré pour les marcheurs ce chemin, que diable ! Pas le temps de s’arrêter au bucolique « Temple d'Amour » ni de se poser la question de l’utilité d’un temple d’amour. La tradition, pas très romantique, raconte que celui-ci servait d'abri pour surveiller l'arrivée des loups. …

Nous nous dirigerons avec mon GPS, et un peu au pifomètre, autour du domaine de Bonvaux  et de son haras. Là, je reconnais la supériorité de « My Trail » avec la carte IGN par rapport à ce que j’ai utilisé auparavant (« Mes Parcours » et « Orux »). Quelques beaux pur-sang, intrigués sans doute par ces quadrupèdes à bâtons que nous sommes, viennent nous faire la fête.

Jean-Pierre commence à réfléchir à son repas de Noël. Coquille Saint Jacques à la bretonne? Pavé de biche au foie gras ? Ce n’est pas encore définitif. Patrick et Jean Emmanuel se réservent pour leur marche dominicale de demain où la vitesse sera plus endiablée. Christiane tient toujours son rythme et déploie une vivacité surhumaine. Elle a le diable au corps ! Pour ma part je rumine toujours un peu contre ces diables de chasseurs qui ne préviennent pas  des changements de programme.

Finalement, nous ferons un parcours sans bitume, de dix kilomètres. Ces satanées combes de Fontenotte, de Cigey, de Torcy, Rondot et Lancy, nous leur donnons rendez-vous après la fermeture de la chasse.

(1)     A  Plombière les Dijon, une mauvaise fée, la « Dame Blanche », a parfois essayé de nous enfermer dans des combes, mais  sans jamais réussir.

(2)     La porte du Diable : la légende dit que si on entre par une des deux portes, on doit ressortir par l'autre porte. Le nom de la Porte du Diable viendrait de son blason situé sur le linteau et ressemblant à une tête de diable. En fait, il s'agit d'un bonnet phrygien

(3)     La Pérouse : C’était bien un navigateur de la Royale mais ne pas croire tout ce que je raconte ici.