Dans la jungle de Darois.

Rendez-vous ce matin entre deux sites mythiques de Bourgogne : celui de l’aérodrome de Darois et celui du circuit de Prenois. Le ciel du premier a vu évoluer des milliers d’avions destinés à l’aviation légère et à la voltige. Le second a été le théâtre de cinq Grands Prix de France avec des pilotes de renom tels Alain Prost ou Niki Lauda.

Malgré l’alerte orage, il fait beau et point d’orage en vue pour la matinée. Chacun a prévu tout de même les vêtements de pluie au cas où. Josiane s’est équipée d’un magnifique poncho rose bonbon en forme d’aile delta qui fait le bonheur du paparazzi Michel. Mais ces vêtements seront inutiles aujourd’hui. Jean-Pierre, Jean-Emmanuel, Laurence, Odile et Michel sont là aussi.

J’ouvre la marche. Le chemin est rendu glissant par les pluies de ces derniers jours. De plus, le sentier « Bouton d’Or », commun avec le GR 7 « Vosges Pyrénées » est un peu escarpé, au départ.  Il faut mettre les mains pour éviter les chutes. Je donne l’alerte : « Attention, terrain glissant ! ». Trop tard, un bruit sourd retentit derrière mois. Jean-Pierre vient de glisser. « Bon, ça ne pleure pas, donc ce n’est pas grave !... » me dit Michel. Effectivement, je me retourne et tout le monde est debout, marche droit et, malgré le chemin en dévers, « pense droit ». Henri Vincenot disait en effet : « C’est quand il marche droit que l’homme pense droit ».

Nous abordons la terrible jungle surplombant  la Combe Rondot et peuplée de veuves noires à pois rouges, d’escargots géants carnivores, de vouivres bourguignonnes et d’horribles descendants de la bête du Gévaudan. Bon d’accord, les araignées ne sont pas des veuves noires, les escargots ne sont que des Hélix Pomatia bourguignons, mais pour la vouivre et la bête du Gévaudan, je vous assure qu’ils sont bien là, parmi les limaces aux multiples vertus, cachés au milieu des aconit-tue-loup, campanules, orties géantes, et vipérines .

Nous arrivons à la source Torcy, un des endroits préférés de la vouivre. Les champignons lactaires, russules, amanites blanches, bolets satan, pieds bleus et pieds rouge sont nombreux.

Il faudrait descendre dans la combe Lancy, toute proche, et je calme les ardeurs de certains, tentés de prendre les raccourcis, vraiment trop raides et glissants, à mon goût. Le chemin « normal »  en pente plus douce nous y emmènera, même si cela rallonge un peu. Après la descente, une  longue côte nous attend maintenant, excellente pour le cardio.

J’ai prévu de rester sur le plateau, sans redescendre dans la combe Rondot mais, devant l’insistance générale, on y va ! Le hic c’est qu’il faudra remonter...

Presque 10 km de parcourus, et nous sortons  de ce site digne de Jurassic Park. La tarte aux brimbelles (myrtilles) ramenées des Vosges hier sera appréciée, avec, pour une fois, quelques breuvages forts sympathiques. Laurence a ramené de magnifiques courgettes de son jardin que les maîtres queux se partageront, tout en échangeant leurs recettes secrètes : velouté de courgettes, gratin de courgettes, flan de courgettes, mais aussi far breton et bien d'autres petits plats...

La trace est ICI.